Le genou est une articulation fragile

    ©Professional Studio/Getty Images

    Trois points d’appui. C’est la consigne pour descendre d’un camion ou d’un engin. Mais qui n’a jamais vu un collègue, sauter directement au sol ? Ces descentes abruptes, le genou ne les apprécie guère car c’est lui qui amortit principalement le choc. Il arrive également que la réception soit mauvaise, et le saut se transforme en chute de plain-pied responsable d’entorses… Le genou gonfle, souvent de façon importante. Il faut alors le mettre au repos et ponctionner le liquide.

    En résumé
    • Le genou est une articulation fragile.
    • Les postures accroupies et à genoux sont nombreuses dans le BTP.
    • Des pratiques, faciles à adopter, et des équipements permettent de protéger cette articulation.

    Des articulations sous pression dans le BTP

    La majorité des métiers du bâtiment sollicitent de façon importante les genoux, ne serait-ce que par le port de charge. Chaque kilogramme transporté exerce sur cette articulation une pression d’environ 4 kg. Quant aux métiers du second œuvre (carreleurs, parqueteurs, couvreurs, plombiers-chauffagistes, électriciens…), la plupart des interventions s’effectuent à genoux sur une surface dure. Une position responsable d’hygroma, une affection caractérisée par l’inflammation de la bourse séreuse qui sert d’amortisseur du genou. «Cette poche permet à la peau du genou de glisser sur l’os. À force d’être sollicitée, elle s’épaissit, s’enflamme, se remplit de liquide…», explique le Dr Christian Derock, médecin coordonnateur APST BTP RP à Maisons-Alfort.

    Des atteintes du ménisque non réversibles

    Les travaux accroupis entraînent également des hyperflexions du genou qui, à la longue, altèrent les ménisques, ces petits morceaux de tissus cartilagineux essentiels à la stabilité de l’articulation. «Ces lésions sont problématiques car une fois le ménisque abîmé, nous ne savons pas le réparer», indique le Dr Christian Derock. Le traitement consiste à enlever le ménisque ou découper sa partie délabrée. Les rotations en hyperflexion – par exemple pour aller chercher un outil sans se déplacer – sont particulièrement nocives pour les ménisques.

    Des solutions simples et efficaces

    Prise de conscience, meilleurs équipements, meilleure organisation du travail, activité physique ? Un constat : la fréquence de l’hygroma diminue. Porter une tenue de travail incorporant des plaques de protection de type 2 (conforme à la norme EN 14404), utiliser un tapis en mousse de polyuréthane pour les interventions ponctuelles, un tabouret ou un siège ergonomique pour faciliter les travaux au sol, porter à deux pour déplacer des charges lourdes… sont autant de solutions qui contribuent à protéger le genou. De même, la pratique d’échauffements et/ou d’activités physiques (natation, vélo…) renforce les quadriceps et les ischio-jambiers et parvient à stabiliser cette articulation. Enfin, perdre quelques kilos est toujours bon pour les articulations !

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    Des douleurs trompeuses…

    Une douleur ou un fourmillement au niveau du pied ? C’est peut-être lié à la compression d’un nerf dans la région du genou (nerf sciatique poplité externe). Ce nerf est notamment comprimé chez les personnes qui travaillent accroupies de façon prolongée. «De manière générale, quand une douleur se manifeste dans une articulation (cheville, genou, hanche) il faut examiner toute la chaîne articulaire et pas seulement la zone douloureuse !», met en garde le Dr Derock, de l’APST BTP RP à Maisons-Alfort.

    Quatre conseils pour économiser ses genoux

    1. S’échauffer.

    Les échauffements protégent les genoux. S’ils sont sollicités à froid, le risque de déchirement et d’usure est plus grand. Un échauffement, même bref, suffit, à stimuler la fabrication de liquide, qui favorise le glissement des différentes parties de l’articulation.

    Les échauffements protègent les genoux. Les échauffements protègent les genoux. ©Lipsum

    2. Surveiller son poids.

    Le poids est le principal ennemi du genou et participe à l’évolution de la gonarthrose. La perte de poids est bénéfique pour cette articulation. Pratiquer du sport est également important, non seulement pour garder un poids de forme mais aussi pour renforcer les quadriceps et ischio-jambiers qui stabilisent le genou (mouvements de flexions, fentes, squat…).

    Le poids est le principal ennemi du genou. Le poids est le principal ennemi du genou. ©Lipsum

    3. Utiliser un tabouret.

    Pour éviter de travailler accroupi, il est possible d’utiliser un tabouret. C’est particulièrement utile pour les professionnels comme les électriciens ou plombiers qui travaillent durablement, accroupis, dans des espaces exigus. Le tabouret soulage les genoux mais aussi les chevilles, les hanches et le dos.

    Pour éviter de travailler accroup, il est possible d'utiliser un tabouret. L'utilisation d'un tabouret soulage les genoux. ©Lipsum

    4. Varier les positions de travail.

    Si, malgré tout, travailler à genou est inévitable, préférer une position intermédiaire, avec un genou à terre, plié à 90 degrés et l’autre genou en fente avant, pied au sol (également à 90degrés). Cette position limite l’hyperextension et l’hyperflexion. Alterner régulièrement un genou au sol puis l’autre. Et pour protéger du risque d’hygroma, utiliser des vêtements adaptés avec poche de mousse au niveau du genou. Il existe aussi des poches de microbilles, encore plus confortables.

    Une position intermédiaire limite l'hyperflexion et l'hyperextension. Une position intermédiaire limite l'hyperflexion et l'hyperextension. ©Lipsum

    Article paru dans PréventionBTP n°252 de juin 2021, p. 28-29.

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