Cancer

    Une expertise menée par l’Anses conclut à une relation causale avérée entre le risque de survenue des cancers du larynx et des ovaires et l'exposition professionnelle à l’amiante. Des bases scientifiques fournissent des éléments en faveur de la création de tableaux de maladie professionnelle dans les régimes agricole et général. L’Anses souligne que « ceux-ci faciliteraient la reconnaissance et la prise en charge de ces deux maladies. Cette reconnaissance apparaît d’autant plus importante que les patients, comme les médecins, ne font souvent pas le lien entre la survenue de ces cancers et l'exposition à l’amiante. »

    Dans sa communication, l’Anses rappelle que les cancers broncho-pulmonaires et de la plèvre (mésothéliome) sont actuellement les seuls cancers faisant l’objet d’un tableau de maladies professionnelles en lien avec l’exposition à l’amiante. Ils ne sont cependant pas les seuls cancers pouvant être provoqués par ces fibres : depuis 2012, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) considère que le lien causal entre les cancers des ovaires et du larynx et l’exposition à l’amiante est avéré.

    Des maladies professionnelles sous-déclarées et sous-reconnues

    Le groupe de travail de l’Anses a formulé ses préconisations concernant les conditions d’exposition à l’amiante et les méthodes de diagnostic des maladies qui pourraient servir à créer les tableaux de maladies professionnelles. L’Agence indique qu’il appartient désormais à l’État de décider de la création de ces tableaux, dans les régimes général et agricole, après avis des commissions de maladies professionnelles.

    L’Anses avait été saisie pour apporter aux pouvoirs publics les éléments scientifiques permettant d’envisager la création de tableaux de maladies professionnelles pour ces deux cancers.

    D’après l’Assurance-maladie, seules 130 demandes de reconnaissance du cancer du larynx en maladie professionnelle associée à l’exposition à l’amiante ont été examinées entre 2010 et 2020. Durant cette même période, six demandes de reconnaissance de cancers des ovaires ont été déposées. D’après l’analyse des données recueillies dans l’expertise de l’Anses, ces cancers liés à une exposition professionnelle à l’amiante sont sous-déclarés et sous-reconnus.

    Le BTP, secteur exposant le plus de travailleurs à l'amiante

    Avant l’interdiction de l’amiante en 1997, la production et l’utilisation de l’amiante étaient les principales sources d’expositions professionnelles en France. Désormais, le secteur du BTP, incluant les travaux de retrait et d’intervention sur des matériaux et produits contenant de l’amiante, est le secteur exposant le plus de travailleurs, indique l’Anses. D’autres secteurs comme l’élimination de déchets, le transport, le secteur agricole sont concernés. De nombreuses activités professionnelles sont également effectuées dans un environnement contaminé par l’amiante.

    Améliorer la traçabilité des expositions professionnelles des femmes

    Les femmes étant peu nombreuses dans le BTP, les études épidémiologiques sont principalement réalisées chez les hommes, mais cela ne signifie pas que les femmes n’ont pas de risques de santé liés à l’amiante, souligne l’Anses. L’exposition professionnelle des femmes à l’amiante concerne en particulier la fabrication de textiles non inflammables. Certains secteurs les exposent aussi à l’amiante de façon indirecte, tels que le secteur de la santé, dans lequel les femmes sont surreprésentées. « Le groupe d’expert estime qu’il faudrait plus de données pour documenter l’exposition des femmes à l’amiante et les impacts sur leur santé », plaide Alexandra Papadopoulos, coordinatrice de l’expertise.

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