Les entreprises appelées à se mobiliser pour prévenir les addictions

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    La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), avec une vingtaine de partenaires, dont l’OPPBTP, a lancé fin octobre le dispositif Esper (les Entreprises et les services publics s’engagent résolument). Selon la Mildeca, il répond à la nécessité de « briser les tabous et de mobiliser tous les acteurs du milieu professionnel pour la prévention des conduites addictives» Dans une vidéo à destination des entreprises, Nicolas Prisse, président de la Mildeca, explique : « Esper propose d’investir dans un projet global fédérateur qui embarque toute votre organisation». De plus, ce dispositif « prend en compte les liens entre l’environnement de travail et les conduites addictives pour l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être au travail, gages aussi de la performance de votre organisation. »

    Une charte d’engagements de prévention des addictions

    Esper se structure autour d’une charte d’engagements et prévoit l’animation du réseau des signataires ainsi que la mise à disposition de nombreux outils pour mettre en place une démarche cohérente de prévention collective et individuelle.

    Il s’adresse à tous les employeurs : entreprises, administrations, collectivités, établissements publics, associations, fédérations professionnelles…

    La charte se structure autour de quatre engagements :

    • Définir un projet global de prévention des conduites addictives dans le cadre de la promotion de la santé au travail ;
    • Instaurer le dialogue et créer un climat de confiance ;
    • Mettre en œuvre une démarche de prévention non-stigmatisante, respectant la dignité des personnes ;
    • Accompagner les travailleurs vulnérables et prévenir la désinsertion professionnelle.

    Des ressources et un réseau pour accompagner les employeurs

    Afin de les accompagner dans la mise en œuvre de leurs engagements, le dispositif Esper propose aux signataires une boîte à outils contenant des fiches pratiques, des ressources juridiques, statistiques et scientifiques afin de les aider à concevoir, mettre en œuvre et animer les actions composant leur projet global de prévention. Signer la charte, c’est aussi appartenir à un réseau qui partagera des bonnes pratiques.

    Près de quinze entreprises et administrations avaient adhéré à la charte Esper ou s’apprêtaient à le faire fin octobre, parmi lesquelles des entreprises du BTP comme Eurovia et la PME Durand et Fils (Pyrénées-Orientales).

    Dès sa conception, le dispositif Esper a reçu le soutien d’organisations partenaires, institutionnelles et associatives, dont l’OPPBTP, l’Anact, Pôle Santé Travail Métropole Nord, Présanse, Santé publique France…

    Les addictions, un problème de société

    Les conduites addictives s’étendent au-delà du monde du travail mais ne s’arrêtent pas à la porte des entreprises ou des administrations, rappelle la Mildeca.

    La crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus a contribué à révéler l’ampleur des conduites addictives et l’urgence à mettre en place des stratégies de prévention et d’accompagnement.

    Alors que les enquêtes statistiques montrent que le milieu de travail constitue globalement un facteur d’intégration et de protection des travailleurs face aux risques d’addiction, celui-ci peut néanmoins aggraver voire déclencher des conduites addictives en lien avec la consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis…) ou d’autres comportements (usages des écrans, jeux vidéo, jeux d’argent et de hasard, voire addiction au travail).

    Tous les métiers sont concernés par la consommation des substances psychoactives, mais certains secteurs sont plus exposés que d’autres, notamment les métiers des arts et du spectacle, l’hôtellerie et la restauration, l’agriculture, le transport, la construction ainsi que tous les métiers en relations avec le public. Les jeunes adultes (18-35 ans) constituent la tranche d’âge la plus concernée par les consommations d’alcool, de tabac et de cannabis, alors que ce sont les plus de 50 ans qui sont plutôt consommateurs de médicaments psychotropes.

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