Entreprise de travaux publics Nabaffa

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    Des règles strictes, mais aussi du bon sens. Pour remettre en route son entreprise en pleine pandémie de Covid-19, Didier Nabaffa n’a pas ménagé sa peine. Dès le 17 mars, comme tout le secteur du BTP, il est contraint de stopper l’activité des Établissements Nabaffa (Ain) spécialisés dans le terrassement et la VRD (voirie et réseaux divers). « Il a fallu organiser l’arrêt des chantiers en une demi-journée, sans anticipation et dans la confusion générale. Ce fut très brutal », déplore le patron. Mettre également la cinquantaine de salariés au chômage partiel au plus vite, pour s’assurer que personne ne reste au bord de la route. Un coup dur, mais presque déjà oublié. Car un mois plus tard, à quelques rares exceptions près, les chantiers ont repris et tout le monde est à nouveau sur le pont.

    Une personne par camion ou rangée de sièges

    Didier Nabaffa s’est lui-même désigné référent Covid-19 pour mobiliser toutes les énergies. Avec l’aide du service des ressources humaines et le responsable de la sécurité (un poste externalisé), il a consulté, échangé par mail et travaillé sans relâche afin de mettre en place un document interne listant les procédures strictes à suivre pour redémarrer l’activité sans risques ; d’abord pour le terrassement, moins exposé, puis les activités de VRD et de génie civil. Gestes barrières, process à suivre pour les déplacements avec une personne par camion ou rangée de sièges, flux dans les bungalows de chantier pour éviter qu’il y ait plus de deux personnes en même temps (notamment lors de la pause déjeuner), équipements et produits de nettoyage indispensables… l’ensemble des mesures y ont été consignées dans le détail, en trois pages pour que le document soit facile à assimiler.

    Des tâches effectuées par petite équipe

    Ce travail a pris deux semaines et a été retouché à la marge depuis pour s’adapter aux préconisations du guide de l’OPPBTP, sorti le 2 avril. Didier Nabaffa a ensuite proposé aux salariés de reprendre le travail, sur la base du volontariat. « À l’exception des quelques personnes à la santé fragile que j’ai préféré écarter et d’un salarié qui ne voulait pas prendre de risques, tout le monde a été partant. Nous sommes une entreprise à l’esprit familial », se félicite le dirigeant.

    Nous ne sommes pas ou peu tributaires de la coactivité avec d’autres entreprises, ce qui a facilité les choses. Et nous avons la chance d’être sur des métiers où nous avons de l’espace, avec des tâches effectuées par petite équipe, au maximum quatre à cinq personnes.

    Didier Nabaffa

    Séance de formation

    La reprise du travail s’est faite progressivement, par équipe de dix, tous les trois jours. Chaque groupe a bénéficié d’une séance de formation d’une heure trente, puis chaque salarié a signé les consignes, distribuées individuellement sous plastique afin de faciliter leur consultation aussi souvent que nécessaire.

    Chacun a également reçu les équipements nécessaires au respect des process : gants et lunettes, gel hydroalcoolique et eau, mais aussi outils individuels identifiés par des codes couleurs pour limiter les échanges… Sans oublier les masques, obligatoires quand la distance de sécurité, fixée à 1,5 mètre par l’entreprise, ne peut pas être respectée. « C’est encore un point noir car il demeure difficile de s’en procurer », regrette Didier Nabaffa, qui effectue lui-même la tournée quotidienne des chantiers pour s’assurer du respect permanent des règles. « Nous sommes condamnés à être attentifs et à réussir, car la situation va perdurer encore plusieurs mois », conclut-il.

    *Les informations au sujet de l’épidémie de Covid-19 évoluent rapidement. Ces propos ont été recueillis le 14 avril 2020.

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