Conjoncture 2025 : dans la tourmente, le bâtiment cherche à rebondir
La FFB confirme la «récession» dans le secteur de la construction sur les sept premiers mois de 2025, et pose les conditions d’une nécessaire reprise.
Date : 15/09/2025
Chloé Devis

« Pas de croissance économique sans le bâtiment » : c’est le slogan en forme d’alerte choisi par la Fédération française du bâtiment pour introduire son bilan de mi-année sur la conjoncture et l’emploi dans le secteur. Tout en égrenant des indicateurs moroses, le président de la FFB Olivier Salleron a aussi pointé les raisons d’espérer et défini des priorités d’action pour saisir les opportunités.
Le logement reste à la peine
Selon les prévisions de la FFB à ce jour, l’activité du secteur du bâtiment en volume s’établira à nouveau en recul en 2025, à - 3,4 % contre 5,8 % en 2024. Dans le neuf, la baisse devrait atteindre - 6,6 %, contre - 13 % en 2024. Sur la partie logement, elle sera de l’ordre de 5,7 % contre - 20 % l’an dernier. Toutefois, la progression respective de 9,3 % et de 16,2 % en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2025 des mises en chantier et des autorisations de construire témoigne d’un léger redressement. Et ce, grâce notamment à deux coups de pouce : côté individuel, le prêt à taux zéro accordé aux primo-accédants, et, sur le volet collectif, le plan Action Logement-CDC Habitat. Tout en bénéficiant de taux d’investissement corrects, ce segment pâtit d’une activité promotion immobilière toujours en berne avec des ventes à -12,5 % en glissement annuel à fin juin 2025 sur six mois.
Sur le marché non résidentiel, le repli se confirme nettement : il est estimé à - 8 % pour 2025, contre - 4 % en 2024. Alors qu’il commençait à repartir, et en dépit d’une remontée du nombre de surfaces autorisées, le bâtiment industriel – qui pèse 38 % de ce secteur – plonge à nouveau, « reflet d’une activité économique générale atone », souligne Olivier Salleron. De même, après un petit rebond l’an passé, le nombre de surfaces commencées dans le bâtiment administratif régresse de 12 % sur la première partie de 2025.
La rénovation malmenée par les changements de cap sur MaPrimeRénov’
Mais c’est l’activité amélioration-entretien qui cristallise la «déception » de la FFB avec une baisse annoncée de 0,8 % en 2025. La rénovation énergétique, malgré les campagnes sur le sujet et ses enjeux majeurs en termes de transition écologique, accuse elle-même un fléchissement de 2,1 %. Une contre-performance due notamment, selon la FFB, aux revirements gouvernementaux sur MaPrimeRenov’, au champ d’application de plus en plus réduit.
Les difficultés du secteur dans son ensemble rejaillissent sur l’emploi, avec 30 000 salariés en moins sur la période concernée. « Les entreprises continuent à embaucher et former de nouveaux talents » tempère néanmoins Olivier Salleron, qui parie sur un retour prochain au niveau d’emploi de 2019. D’ores et déjà, le nombre de défaillances d’entreprises amorce une décrue au premier semestre 2025 (-1,3 %) après une purge importante en 2024.
Repartir de l’avant avec des dispositifs revus ou consolidés
Pour conclure, Olivier Salleron a énuméré une série de conditions en faveur d'une relance du secteur, à commencer par le retour à une stabilité gouvernementale et le maintien de « personnes qualifiées » pour gérer les dossiers en cours. Au-delà, il met en avant deux « impératifs » : la relance du locatif privé neuf et existant sinistré, avec la mise en place du statut de bailleur privé en alternative à la loi Pinel, et la refonte des aides à la rénovation énergétique en faveur d’un « système puissant, stable et reconnu par les acteurs ». En parallèle, la FFB se prononce pour le maintien du PTZ, de la RLS (Réduction du loyer de solidarité) et pour une refonte totale de la REP (Responsabilité élargie du producteur), dispositif dont elle souligne l’injustice actuelle avec une efficacité dérisoire au regard de son coût pour les entreprises.
« La construction va redémarrer car il y a des besoins énormes aujourd’hui », a martelé Olivier Salleron : s’appuyant sur une étude du SDES (Service des données des études statistiques) réalisée sur toute la France hors Mayotte, la FFB estime ainsi à 450 000 par an le nombre de nouveaux logements nécessaires, contre 250 000 cette année.
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