Manutention et risques de TMS

    Le statut d’intérimaire ne prédisposerait pas plus aux TMS de la main-poignet, du coude ou de l’épaule, selon des travaux de Santé publique France publiés fin 2020. Les intérimaires ont même un risque moins élevé de TMS du rachis et de souffrance psychique que les salariés en CDI. Cette étude est l'une des premières à se pencher spécifiquement sur les maladies liées au travail chez les intérimaires. Elle est issue d’un programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) faisant appel à un réseau de médecins du travail recevant des salariés en CDI et des intérimaires en visite médicale (lire l’encadré ci-dessous). Les cas de 370 064 salariés (6,2% intérimaires, 93,8% en CDI, en France entre 2009 et 2014) ont été étudiés.

    Des intérimaires peut-être moins exposés sur la durée aux différentes contraintes

    Les auteurs de ces travaux dégagent plusieurs hypothèses pour expliquer les résultats. « Comme les intérimaires changent souvent d’emploi et ont donc des périodes d’emploi plus courtes que les salariés en CDI, ils peuvent être moins exposés sur la durée aux différentes contraintes. Une autre explication pourrait être que les intérimaires sous-déclarent leurs problèmes de santé en visite médicale du travail en raison de l’insécurité de leur emploi. »

    Pour les chercheurs, l’association négative entre intérim et TMS du rachis pourrait être liée à « l’effet du travailleur sain ». Explications : ce type de TMS, à l’origine des arrêts de travail les plus longs et les plus répétitifs, sont de ce fait plus stigmatisants. Il serait donc possible que les intérimaires souffrant de TMS du rachis soient plus fréquemment exclus du travail (et donc non reçus en visite périodique).

    Souffrance psychique et insécurité de l’emploi

    Les résultats concernant la souffrance psychique, à confirmer, pourraient suggérer que la santé mentale dégradée observée chez les intérimaires dans les études précédentes, serait associée à l’insécurité de l’emploi ou aux trajectoires professionnelles décroissantes (par exemple de salariés en CDI à salariés intérimaires) plutôt qu’à des conditions de travail dégradées. Par ailleurs, leur souffrance mentale est davantage associée à des contraintes organisationnelles (horaires de travail, rythme…) qu’à des difficultés relationnelles avec la hiérarchie ou entre collègues.

    Méthode

    Le programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) repose sur un réseau multirégional de médecins du travail volontaires et de leurs équipes, qui participent à des périodes de recueil de données de 15 jours, deux fois par an. Une MCP est définie comme tout symptôme ou maladie considérés comme liés au travail par le médecin du travail et qui ne sont pas reconnus en maladie professionnelle au moment de la visite médicale.

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