Repérage de toiture au moyen d'un drone

    ©DR

    Les usages des drones pour le secteur du BTP

    Le drone s'impose avant tout comme l'outil d'observation, de mesure, d'inspection et de diagnostic des ouvrages, que ce soient des façades, des toitures, des infrastructures linéaires ou des réseaux. 

    Pour les métiers du bâtiment, il est particulièrement intéressant en façade et en toiture.

    Les usages des drones pour les travaux en toiture

    Le drone est avant tout utilisé pour réaliser, depuis le sol, un repérage de la toiture, avec prises de vue de précision (photos et/ou vidéos). Exploitées avec les interfaces informatiques adaptées, elles permettent de détecter les désordres grâce à des images précises, analysées au calme et de réaliser des métrés exacts.

    Il est ensuite possible de déterminer rapidement les travaux à prévoir (matériel, matériaux, main d’œuvre, etc.) et d’organiser le chantier.

    Certains drones sont par ailleurs conçus pour réaliser des travaux de pulvérisation pour des nettoyages, des démoussages de couverture ou des traitements de surface.

    Les usages des drones Le drone : un outil d'observation, de mesure et de diagnostic des ouvrages, telles que les toitures.

    usages drones 3 Utilisation d'un drone pour le démoussage de toiture.

    Les autres usages des drones : en façade, dans les secteurs des travaux publics, réseaux

    Le drone est aussi un moyen pour réaliser des inspections de façades, d’ouvrages linéaires de longues distances, d’infrastructures inaccessibles, de réseaux, etc.

    Comme dans les métiers de la couverture, les drones permettant les travaux de pulvérisation peuvent être utilisés pour le traitement des façades.

    Mais le drone trouve aussi tout son usage pour le suivi, le pilotage, l’organisation ou le reporting de chantier, via notamment la création de modèles 3D ou l’utilisation de vidéos. Il peut également permettre la surveillance de chantier. Enfin il peut constituer un outil pour réaliser des vérifications périodiques dans le cadre de contrats d'entretien d’ouvrages.

    L'impact des drones sur la sécurité des travailleurs

    Le drone  évite aux travailleurs de s'exposer. Il limite fortement les risques de chute de hauteur, notamment en phase de préparation de chantier, mais également en phase d’exécution. Il permet, en amont, via un repérage précis du site, d’anticiper les moyens de prévention adaptés et de repérer les zones du chantier présentant des particularités :

    • les compagnons peuvent découvrir, avant le démarrage du chantier, la physionomie du bâtiment, les pièges à éviter ;
    • l'encadrement peut anticiper les types d'équipements et d'installations de chantier et leur implantation.

    Le drone est aussi un outil qui limite l’accès dans des zones à risques particuliers, avec présence d’agents chimiques dangereux, d’atmosphère explosive, avec accès difficiles … Son utilisation pour l’inspection d’infrastructures de longues distances réduit l'exposition au risque routier et les interventions de nuit. Pour l’inspection de réseaux électriques, il diminue l’exposition aux risques électriques, …

    Il offre donc de multiples atouts en matière de prévention des risques professionnels pour de nombreux métiers du BTP.

    Drones : un usage réglementé

    L’usage du drone est toutefois réglementé.

    Catégories de vols

    Il existe deux catégories de vols :

    • la catégorie ouverte pour les vols à faibles risques comportant trois sous-catégories ;
    • la catégorie spécifique pour les vols à risques modérés, concernant actuellement deux scénarios européens de vol STS-01 et STS-02 ainsi que les trois scénarios standards nationaux de vol S1, S2, et S3 (à partir du 1er janvier 2026, seuls les scénarios européens STS-01 et STS-02 seront en applicable).

    Ces catégories se distinguent selon le risque lié à l’opération, c’est-à-dire  :

    • le drone utilisé ;
    • la proximité des personnes ;
    • le vol en vue ou hors vue du pilote ;
    • l’espace aérien et l’espace au sol pour la mission.

    Focus drone tableau 2

    Focus drones - tableau 2

    Drones : quelles formations ?

    Les exigences réglementaires de formation sont différentes selon les types de vols réalisés et la catégorie concernée.

    Pour la réalisation de vols en catégorie ouverte, une formation théorique en ligne sur le site Alpha Tango est requise. Elle est complétée, pour une de ses sous-catégories, d’une auto-formation pratique et la réussite à un examen complémentaire dans un centre d'examen de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile).

    Pour la réalisation de vols en catégorie spécifique, il est obligatoire d’être titulaire d’un certificat d’aptitude théorique de télépilote (CATT) et d'une attestation de suivi de formation pratique.

    focus drone tableau 3

    Enregistrements

    L‘exploitant (propriétaire) et le drone doivent tous les deux être enregistrés sur le site Alpha Tango :

    • un numéro d'exploitant est attribué au propriétaire ;
    • un numéro d'enregistrement est défini pour le drone.

    L'enregistrement d'un drone est requis si sa masse est supérieure à 800 g et/ou s’il est équipé d’un dispositif de signalement électronique. L'enregistrement précise le modèle, le n° de série, la masse et d'autres caractéristiques ; il est valable 5 ans. Le numéro d'exploitant et le numéro d'enregistrement du drone doivent être apposés sur l'appareil.

    Drones : exemple de vol et de catégorie associée

    Monsieur Durand possède une société de couverture et un drone pesant moins de 800 g, pour réaliser ses repérages et devis.

    • Il a suivi et réussi la formation théorique sur le site Alpha Tango.
    • Il est déclaré comme exploitant sur le site Alpha Tango et a enregistré son drone, car celui-ci est équipé d'un dispositif de signalement électronique.
    • Il réalise un vol à Moulins (02), au-dessus de la maison d'un particulier. Aucune restriction de vol n'existe sur la zone. Il a obtenu l'accord du propriétaire, la hauteur de vol est adaptée à l'environnement immédiat (bâtiments, arbres, ...) et il respecte la règle du 1 pour 1 (la hauteur de vol n'est pas supérieure à la distance horizontale entre le drone et la limite de propriété. Il ne réalise que des prises de vue de la toiture. Il garde la vue directe sur son drone. Son vol est en catégorie ouverte.

    Déclaration d'activité

    Un exploitant professionnel opérant exclusivement en catégorie ouverte n’a pas obligation de déclarer son activité. Pour la catégorie spécifique, cette déclaration doit être renouvelée au minimum tous les 24 mois.

    Manuel d'exploitation - Manex

    Pour la catégorie spécifique, l’exploitant doit rédiger un manuel d’exploitation (Manex) décrivant les modalités de mise en œuvre de ses obligations réglementaires.

    Déclarations et autorisations de vol

    La catégorie ouverte ne nécessite pas de déclaration ou d’autorisation pour chaque vol.

    En catégorie spécifique, la déclaration de chaque vol (avec préavis de cinq jours ouvrables), selon un des scénarios standards, s’effectue sur le site Alpha Tango et permet à un exploitant de réaliser une opération sans que cela ne nécessite une autorisation préalable de l’autorité compétente (en France, la DGAC).

    Par ailleurs, tout vol en dehors des scénarios standards ne peut être envisagé que dans le cadre d’une autorisation d’exploitation, après étude, au cas par cas, d’une évaluation des risques, incluant les mesures d’atténuation appropriées.

    Assurance de son drone

    Le propriétaire / télépilote d’un drone peut être rendu responsable, dans les conditions du Code civil, des dommages causés aux autres aéronefs, et, il est de plein droit responsable des dommages causés aux personnes et aux biens à la surface (articles L6131- 1 et L6131-2 du Code des transports).

    Le télépilote devra vérifier les conditions dans lesquelles son activité est assurée et le cas échéant, faire adapter son contrat d’assurance pour y inclure le pilotage d'aéronef sans équipage à bord (autre intitulé du drone), ou de contracter une assurance spécifique.

    Drones : exemple de vol et de catégorie associée

    Monsieur Dupont possède une société de travaux publics, une carrière et un drone pesant moins de 800 g.

    • Il a suivi la formation théorique sur le site Alpha Tango, est titulaire du CATT et a suivi une formation pratique avec attestation de formation délivrée par l'organisme.
    • Il est déclaré comme exploitant sur le site Alpha Tango, a déclaré son activité et enregistré son drone, car celui-ci est équipé d'un dispositif de signalement électronique.
    • Il réalise un relevé de stock sur sa carrière. Celle-ci est située à proximité d'une zone géographique de vol interdit, en raison de la proximité d'un aérodrome, mais en dehors. Il peut donc faire voler son drone mais toutefois avec une restriction de hauteur de vol limitée à 50 m. Il doit impérativement garder la vue directe sur son drone. Il effectue son vol en respectant les conditions du scénario S3 puisqu'il est en zone urbaine. Son vol est, cette fois, en catégorie spécifique et il l'a notifié sur le site Alpha Tango 6 jours avant pour prévenir les autorités locales (préavis minimal de 5 jours à respecter). N'ayant pas reçu de retour, il peut réaliser son activité.

    Comment utiliser les drones dans le BTP

    Les entreprises intéressées par l’utilisation d’un drone sur certains de leurs chantiers, mais qui n’en n’ont pas un usage fréquent, n’ont pas forcément besoin d’investir dans leur propre engin : elles peuvent recourir à des prestations externes complètes.

    En effet, des professionnels spécialisés proposent des services adaptés aux besoins et permettent ainsi aux entreprises de bénéficier des avantages du drone sans nécessairement se former et réaliser toutes les démarches réglementaires.

    Achat d'un drone ou d'une prestation : combien ça coûte ?
    • Les entreprises qui souhaitent investir dans l'achat d'un drone peuvent s'équiper pour moins de 1 500 euros. L'utilisation de l'engin nécessite également un abonnement à un logiciel de traitement des données, le cas échéant, complété d'un abonnement à une plate-forme pour réaliser les métrés, le devis et les quantitatifs matériaux. Certains usages comme la pulvérisation, imposent l'emploi de drones dédiés, plus sophistiqués, dont le prix dépassera les 20 000 euros et pourra aller jusqu'à 100 000 euros selon le modèle.
    • Le coût d'une prestation de service incluant une visite de deux heures sur site avec mise à disposition d'un pack de 10 photos peut varier de 150 à 200 euros en moyenne. Une prestation vidéo est plus onéreuse.

    Préparer son vol

    En catégorie ouverte, avant le vol, il faut en particulier s’assurer que :

    • le vol est possible dans la zone envisagée :
      La France fait l'objet d'une cartographie sur le site www.geoportail.gouv.fr, à consulter bien en amont du vol. Cette carte ne traite pas des zones temporaires d’interdictions ou de restrictions de survols, ni de certains espaces naturels comme les parcs naturels régionaux, les zones classées « Biotope », les zones Natura 2000 et les ENS (espaces naturels sensibles). D'autres informations peuvent donc être à vérifier sur d'autre canaux gérés par la DGAC ;
    • les distances de sécurité avec les personnes et la hauteur de vol maximale autorisée pourront être respectées ;
    • l’opération est compatible avec toute autre activité aérienne à proximité ;
    • l’aéronef est en état de vol ;
    • la position fournie par le GPS est cohérente ;
    • les conditions météorologiques sont compatibles;
    • aucun brouillage du signal permettant de télépiloter l’aéronef ne sera à déplorer.

    En catégorie spécifique, l'exploitant doit s'assurer, avant tout vol, que :

    • comme pour la catégorie ouverte, le vol est possible sur le site envisagé ;
    • il existe, ou non, des restrictions dans la zone géographique (hauteur, survol de zones interdites,...) ;
    • le vol est compatible avec les conditions définies dans le manuel d’exploitation (Manex - notamment, vol relevant d’un scénario standard prévu, drone autorisé pour le type de vol prévu et apte au vol, télépilote autorisé pour le type de drone et le type de vol prévu, responsabilités respectives définies, lorsque plusieurs personnes sont nécessaires pour la mise en œuvre de l’aéronef en sécurité,...) ;
    • la zone d'exclusion des tiers est identifiée et balisée, afin d'en interdire l'accès pendant le vol.

    Lors du vol, se munir de tous les documents nécessaires (attestations de suivi de formation, attestation d’enregistrement d’exploitant et extrait d’enregistrement de l’aéronef) et en cas de prises de vues, respecter les règles applicables.

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