Critères de choix

    Avant de choisir un équipement de protection, analysez au préalable :

    • les risques auxquels est exposé le personnel, y compris ceux liés à l’environnement ;
    • les contraintes liées à l’activité et celles liées aux utilisateurs eux-mêmes.

    Cette étape d’évaluation des risques et d’écoute des utilisateurs est indispensable pour choisir les vêtements de protection adaptés à la situation afin qu’ils soient effectivement portés.

    Bien souvent, les opérateurs sont soumis simultanément à plusieurs risques ou contraintes ; le choix du vêtement de protection le plus approprié sera donc issu d’un compromis suite à cette analyse préalable.

    Risques d’exposition

    Tenez compte des différents types de risque auxquels sont exposés les salariés :

    • les risques mécaniques : coupures, happements par les parties tournantes des équipements (machines, outils) dans les ateliers ou sur les chantiers ;
    • les risques de heurt par manque de visibilité ;
    • les risques de contact avec des éléments chauds (mise en œuvre de produits noirs, par exemple) ou des flammes (travaux de soudure) ;
    • les risques liés aux expositions ou aux contacts avec des agents chimiques : par exemple, travaux liés à l’amiante, au plomb, aux peintures, aux colles, aux résines, aux produits noirs, aux produits de traitement du bois, etc. ;
    • les risques liés à des agents biologiques : par exemple, lors de travaux dans les égouts, dans les stations d’épuration, etc. ;
    • les risques liés à l’électricité : contact, arc électrique, décharges électrostatiques ;
    • les risques liés aux intempéries lors de travaux en extérieur : pluie, canicule, froid, neige.

    Contraintes liées à l’activité et aux utilisateurs

    Tenez également compte des contraintes liées aux différents facteurs suivants :

    • environnements particuliers :
      - chauds (travaux à proximité de canalisations de chauffage, de fours…) ;
      - froids (travaux hivernaux en extérieur, en chambre froide), humides (tunnels, sites industriels…) ;
    • certaines positions de travail (position à genoux du carreleur, etc.) ;
    • utilisation associée à d’autres EPI (harnais de sécurité, cuissardes, etc.).

    Aspects réglementaires et marquage

    Le vêtement de protection est un équipement de protection individuelle (EPI) et doit, à ce titre, être conforme aux règlements relatifs à la conception des EPI. Il est soumis au marquage attestant de sa conformité aux exigences de la réglementation européenne.

    La plupart des vêtements de protection sont classés en tant qu’EPI de catégorie 2 (risques intermédiaires : moyennement graves à graves, invalidants). Avant mise sur le marché, ces équipements font l’objet de tests de conformité aux normes européennes et d’un examen CE de type : ils doivent être testés et certifiés par un organisme agréé indépendant. Le nom et l’adresse de ce laboratoire notifié qui certifie le produit doivent apparaître sur la notice d’instructions qui accompagne le produit. Il délivrera une AET (attestation d’entretien technique).

    Certains vêtements protégeant contre les risques très graves, mortels ou occasionnant des effets irréversibles sur la santé sont classés en catégorie 3, tels que les vêtements protégeant contre les risques électriques ou destinés à être portés dans des ambiances de températures supérieures à 100 °C (travaux de réfection de fours, par exemple).

    Le vêtement de protection est également soumis au marquage de certaines normes représentées par pictogramme symbolisant le(s) risque(s) contre le(s)quel(s) le vêtement protège. Ce pictogramme est accompagné des niveaux de performance, s’il en existe. En plus de ces marquages réglementaires, les vêtements de protection portent un marquage informatif. Le contenu est repris et précisé dans la notice d’utilisation qui accompagne le vêtement.

    Types de protection des vêtements à usage professionnel

    Diverses familles de protection sont identifiées ; des normes associées à ces familles permettent de qualifier le vêtement en tant que vêtement de protection.

    Protection contre les risques mécaniques

    L’ensemble des activités du BTP expose à des risques de coupure, de choc, d’abrasion. Ce type de vêtement est donc le plus fréquemment rencontré dans les métiers du BTP. Les vêtements constitués de pantalon et veste, ou de salopette, protègent le corps, les membres inférieurs et supérieurs, suivant les risques évalués. Ces vêtements répondent à la norme ISO 13688 qui définit les exigences générales des vêtements de protection relatives à l’ergonomie, au vieillissement, au système de taille et aux informations fournies par le fabricant. Les fabricants ont amélioré le produit en renforçant ou modifiant la nature des tissus (résistance aux salissures et à l’usure), en faisant évoluer les coupes pour les rendre plus modernes, plus esthétiques et, donc, plus agréables à porter.

    Toutefois, dans des domaines d’activité particuliers, des vêtements offrant des protections renforcées et répondant à des normes spécifiques sont nécessaires :

    • Norme NF EN ISO 14877 - Protection contre les risques de projection d’abrasifs lors de travaux de sablage, de décapage mécanique.
    • Norme NF EN 381 - Protection lors de l’utilisation de scie à chaîne (travaux sur charpente, travaux d’élagage, de bûcheronnage) : vêtement, souvent en fibre para-aramide (Kevlar®, par exemple), s’appliquant aux jambières, aux vestes et aux combinaisons.
    • Norme NF EN 510 - Protection contre les risques de happement lors d’un travail exposant à des mouvements dangereux au voisinage de machine. Cette norme ne fixe que des exigences générales pour la conception de ce type de vêtements.
    • Norme EN 14404 - Protection pour les travaux nécessitant des appuis prolongés sur les genoux, comme la réalisation de chape, de carrelage, de revêtement de sols, de couverture, de plomberie, c’est-à-dire toutes situations qui exposent à l’hygroma du genou.

    L’INRS a développé un équipement spécifique, l’Hygrovet®, où la protection des genoux est assurée par des plaques amortissantes que l’on peut insérer dans des poches du pantalon positionnées au niveau du genou et qui répondent à un cahier des charges spécifique. Divers fabricants, respectant le cahier des charges de ce produit, commercialisent les pantalons Hygrovet®. Cette norme (EN 14404 : protection des genoux pour le travail à genoux) permet désormais d’obtenir une certification de ces produits.

    Vêtement de signalisation à haute visibilité

    Obligatoire sur les chantiers routiers, le vêtement à haute visibilité fait partie des EPI indispensables sur l’ensemble des chantiers du BTP, dès lors que l’on se situe dans une zone d’évolution d’engins ou de masses manutentionnées par des engins de levage.

    Un vêtement de signalisation à haute visibilité doit permettre de remarquer celui qui le porte, sans ambiguïté, en toutes circonstances. Pour cela :

    • de jour, la matière fluorescente du tissu (jaune, rouge-orangée ou rouge) assure un contraste avec le milieu ambiant, y compris lorsque les conditions atmosphériques sont mauvaises ; en aucun cas elle ne fonctionne la nuit ;
    • de nuit, les bandes rétroréfléchissantes renvoient la lumière de la source lumineuse.

    L’instruction interministérielle sur la signalisation routière fixe les modalités du port de vêtements à haute visibilité : « Toute personne intervenant à pied sur le domaine routier à l’occasion d’un chantier ou d’un danger temporaire doit revêtir un vêtement de signalisation à haute visibilité de classe 2 ou 3 » (version consolidée décembre 2011, Livre I – 8e partie, art. 134).

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