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Tendances

Bâtiment : la crise se prolonge en 2025, un léger sursaut côté logement

Après deux années de fort repli, le secteur du bâtiment traverse en 2025 une troisième année de recul, alerte la Fédération française du bâtiment. Si des signaux positifs émergent, notamment dans le logement neuf, les perspectives pour 2026 restent liées aux arbitrages budgétaires à venir et à l’adoption d’une loi de finances équilibrée.

Date : 17/12/2025

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Fabienne Leroy

Bâtiment : la crise se prolonge en 2025, un léger sursaut côté logement

© OPPBTP

Après des baisses marquées en 2023 (-1,2 %) et surtout en 2024 (-6,0 %), l’activité du bâtiment recule encore de 4,0 % en volume en 2025, hors effet prix, indique la Fédération française du bâtiment (FFB). Le principal facteur de ce nouveau recul reste le logement neuf, lourdement pénalisé par l’effondrement des mises en chantier entre 2021 et 2024 (-40 %).

En 2025, un rebond s’amorce toutefois, soutenu par l’amélioration des conditions de crédit, les effets du plan de relance d’Action Logement et de CDC Habitat et le ré-élargissement du prêt à taux zéro (PTZ).

Avec + 8,4 % de logements commencés, l’année se clôt à 283 000 unités, un niveau très inférieur à la moyenne historique (360 000 logements par an) et surtout aux besoins réels. En revanche, la hausse de 16,2 % des permis de construire alimente des espoirs pour 2026, en particulier dans l’individuel, souligne Olivier Salleron, président de la FFB.

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Non résidentiel neuf et amélioration - entretien : un repli confirmé

Le non résidentiel neuf accentue son repli en 2025, avec -6,6 % de production, après déjà deux années négatives. La plupart des segments sont concernés (les bureaux n'y échappent toujours pas), à l’exception notable des locaux commerciaux (construction d’entrepôts logistiques, a priori), dont l’amélioration reste à confirmer.

Les bâtiments administratifs font figure d’exception, avec une stabilisation des surfaces commencées, probablement liée au cycle électoral municipal, estime Olivier Salleron. Cette résistance demeure toutefois conjoncturelle.

Longtemps perçue comme un amortisseur de crise, l’amélioration-entretien déçoit en 2025, avec -1,1 % d’activité en volume. Les blocages et restrictions sur MaPrimeRénov’ et les certificats d’économies d’énergie (CEE) pèsent fortement sur la rénovation du logement (-1,2 %). Le non résidentiel n’est pas épargné, affichant également un recul (-0,8 %).

2026 : rebond technique, sous conditions

En 2026, la bonne tenue des permis et mises en chantier observée en 2025 devrait se traduire par une hausse de 9,5 % de l’activité du logement neuf. Cette progression serait tirée principalement par le logement individuel (+11,2 %) et le logement collectif (+7,5 %), bien que plus fragile.

La reprise apparaît plus solide dans l’individuel, où les ventes progressent fortement fin 2025. À l’inverse, le logement collectif reste pénalisé par la suppression du dispositif Pinel et la révision du statut LMNP (location meublée non professionnelle). Faute d’un véritable statut incitatif du bailleur privé, la reprise pourrait rester limitée sur ce segment, estime la FFB.

L’activité non résidentielle neuve n’afficherait qu’une hausse marginale de 0,5 % en 2026. La progression des locaux commerciaux serait neutralisée par la chute des constructions de bureaux et l’érosion des bâtiments industriels. Les bâtiments administratifs bénéficieraient encore d’un effet de rattrapage (+2,1 %), mais les indicateurs avancés restent peu favorables à moyen terme.

La rénovation continuerait de se contracter en 2026 (-0,5 %), avec une rénovation énergétique du logement en baisse de 1,3 %. Sans visibilité ni stabilité des dispositifs d’aide, le segment peine à redevenir un relais de croissance.

Au total, grâce au logement neuf, la production du bâtiment renouerait avec la croissance en 2026 (+1,8 %). Ce rebond resterait toutefois modeste et laisserait l’activité à proximité de ses plus bas historiques. Son ampleur dépendra largement des arbitrages contenus dans la loi de finances pour 2026, actuellement au cœur des débats.

Emploi dans le BTP : toujours sous tension

Malgré trois années de crise, l’emploi dans le bâtiment recule de manière relativement modérée en 2025, avec -1,5 %, soit environ 20 000 postes supprimés (salariés et intérimaires en équivalent temps plein). « Les entreprises ont gardé leurs salariés dans l’hypothèse d’une reprise d’activité », souligne le président de la FFB. Cette baisse s’ajoute toutefois aux 35 000 emplois déjà perdus entre 2022 et 2024. Au total, ce sont 65 000 emplois qui ont disparu dans le secteur depuis le début de la crise en 2022, rappelle Olivier Salleron.

Pour 2026, le rebond attendu de l’activité ne suffirait pas à inverser la tendance. La FFB anticipe une nouvelle baisse de 10 000 postes, illustrant la fragilité persistante du secteur. Dans l’immédiat, les entreprises font également face à un enjeu critique de trésorerie, lié à l’allongement des délais de paiement, en particulier du côté des donneurs d’ordre publics, ainsi qu’aux reports répétés de démarrage de chantiers.

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