Chantier Covid

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    64 % des entreprises interrogées par la FFB ont pu relancer, au moins en partie, leurs chantiers au 27 avril, contre 31 % seulement qui se déclaraient en activité fin mars, lors d’un premier état des lieux dressé par la FFB.

    L’organisation professionnelle a sollicité une nouvelle fois ses adhérents, entre le 24 et le 27 avril dernier, pour évaluer les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus sur leur activité et leur situation économique ainsi que sur les modalités de leurs actions de prévention.

    Sur le plan géographique, si les Pays de la Loire et la Bretagne connaissent une reprise d’activité supérieure à 80 %, ce taux est beaucoup plus faible dans les régions les plus touchées par l’épidémie, à savoir l’Île-de-France (46 %), le Grand Est et le Nord-Pas-de-Calais (59 % pour ces deux régions).

    Globalement, à la fin de la semaine du 20 avril, l’activité du secteur du bâtiment représentait environ le tiers d’une activité « normale », contre 9 % seulement un mois auparavant, moins de 3 % des entreprises ayant retrouvé un rythme normal. Sans surprise, les régions du Nord-Est sont celles qui affichent le niveau le plus bas.

    De nouvelles règles de prévention majoritairement adoptées sur les chantiers

    Les entreprises ont, bien entendu, adapté la gestion de leurs chantiers aux nouvelles conditions de sécurité sanitaire imposées par l’épidémie. Ainsi, 95 % d’entre elles recourent à l’utilisation de masques et de gel hydroalcoolique. Elles ont également restreint le nombre d’intervenants sur les chantiers (65 %), modifié le mode de transport des ouvriers vers le chantier (54 %), mais également, souvent, mis en place une coordination particulière entre les différents corps d’états (48 %) et organisé la décontamination des installations de chantier (42 %). Le surcoût s’élève à environ 10 % du coût global des chantiers, avec peu de différence entre entreprises de gros œuvre et de second œuvre.

    Le manque d’équipements de protection, principal frein à la reprise

    Alors que près de 36 % des entreprises se déclarent toujours à l’arrêt, la non-disponibilité des équipements de protection individuelle reste le premier frein à la reprise pour 68 % d’entre elles, devant les ruptures d’approvisionnement en matériaux et les refus du maître d’ouvrage d’autoriser la reprise des chantiers.

    Ces obstacles amènent les trois quarts des entreprises à recourir encore au chômage partiel pour tout ou partie de leur personnel, contre 79 % lors de la première enquête. Les salariés des entreprises de moins de 11 salariés semblent un peu moins concernés (46 % d’entre eux au chômage partiel, contre 53% pour les structures de plus grande taille).

    Enfin, les entreprises interrogées par la FFB ont largement recouru aux aides et mesures d’accompagnement proposés par le gouvernement et les différents acteurs du marché (78 %). Elles ont principalement sollicité le report des charges sociales (48 %), le report des mensualités de crédit (42 %) et le prêt garanti par l’État via BPI France (39 %).

    Un retour par paliers au chiffre d’affaires normal

    Du côté de la FNTP, la troisième enquête flash, menée entre le 28 avril et le 4 mai auprès de ses adhérents, signale un redémarrage effectif pour 83 % d’entre eux au 30 avril, tandis que 81 % des entreprises alors encore à l’arrêt envisageaient une reprise de leur activité d'ici à la fin du mois de mai.

    Plus de la moitié (59 %) des entreprises de travaux publics en cours de reprise estiment le niveau de reprise à 50 % ou plus de leur activité, et 17 % à moins de 30 % de leur activité. Au 30 avril, leur niveau d'activité global moyen à environ 41 % en moyenne pondérée par le chiffre d’affaires.

    Les répondants anticipent un retour, qui ne pourra être que progressif, avec un niveau de chiffre d’affaires normal à un niveau de 58 % à fin mai, puis de 76 % à fin juin, et de 87 % à fin juillet. Mais le rattrapage de la perte d'activité d'ici à la fin de l'année semble encore impossible pour 81 % des entreprises. En cause, en tout premier lieu, la faiblesse du nombre d'appels d’offres présentée comme une difficulté importante ou très importante par 70 % des entreprises.

    50 % d’entre elles pointent également la baisse de la productivité et la hausse des coûts de production.

    Le manque d’approvisionnement en EPI, toujours un frein

    Si c’est un problème moins aigu qu’avant pour les adhérents de la FNTP, le manque d’approvisionnement en EPI reste toutefois considéré comme un frein majeur par 64 % d’entre eux. Environ la moitié des répondants mentionnent également les difficultés avec les donneurs d’ordre, tandis qu’un tiers des entreprises citent le manque d'approvisionnement en matériaux/matériels.

    À noter enfin que la difficulté qui touche le moins d'entreprises concerne les problèmes de trésorerie pour relancer l'activité, puisqu’un tiers des entreprises la jugent peu ou pas importante.

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