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Tendances

Encadrants de chantiers : entre tensions de recrutement et nouvelles exigences des entreprises

Les entreprises peinent à trouver des conducteurs de travaux, des chefs de chantiers, des chefs d’équipe et des chefs d’ateliers. L'observatoire des métiers du BTP consacre une étude complète à ces profils qui représentent 10 % des salariés du secteur. Il en ressort que les enjeux de formation seront décuplés dans les prochaines années. Car, en termes de compétences, les attentes des entreprises ont évolué.

Date : 02/12/2025

A G

Armelle Gegaden

Encadrants de chantiers : entre tensions de recrutement et nouvelles exigences des entreprises

Conducteurs de travaux, chefs de chantier, chefs d’équipe et chefs d’atelier représentent environ10 % des salariés du BTP et encadrent en moyenne trois à huit personnes. L’observatoire des métiers du BTP consacre une large étude à ces profils que les entreprises s’arrachent. Cet observatoire, créé par les commissions paritaires nationales de l'emploi conjointes du BTP, a pour rôle d’anticiper les évolutions de l’activité, des emplois et des qualifications dans le secteur. Et selon lui, les enjeux d’attractivité, de fidélisation et de formation devraient encore s’accélérer.

En croisant différents jeux de données, l’observatoire anticipe une hausse significative du nombre d’encadrants nécessaires dans les années à venir, pour répondre à des besoins nouveaux et suivre la courbe de progression des effectifs dans le BTP. Le scénario le plus prudent, anticipe, a minima, de 2 500 à 4 000 créations nettes d’emplois d’ici à 2030 (hors remplacement et départs à la retraite).

Consulter le site de l'observatoire des métiers du BTP.

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Manque de candidats, compétences inadaptées...

Il va donc falloir redoubler d’efforts. Car au moins 70 % des entreprises déclarent déjà rencontrer des tensions sur au moins une des fonctions d’encadrant. Dans les travaux publics, l’étude pointe des difficultés très importantes de recrutement des conducteurs de travaux et des chefs de chantier. Tandis que dans le bâtiment, les tensions les plus fortes s’observent pour trouver des chefs d’équipe. La pénurie de profils touche particulièrement les PME et les TPE.

En cause, selon les entreprises du bâtiment, le manque de candidats (88 %), des compétences inadaptées (76 %), une rémunération jugée trop faible (48 %) et des conditions de travail estimées pénibles (44 %).

Le recrutement des conducteurs de travaux, (la plupart sont de jeunes ingénieurs diplômés), s'effectue pour moitié via l'externe ou à la suite d'une alternance. Les chefs d’atelier sont également largement recrutés à l'extérieur. En revanche, les fonctions de chefs de chantier et de chefs d’équipe sont davantage pourvues par la promotion interne. Mais les pratiques varient : les petites entreprises s'appuient principalement sur la montée en compétences interne, tandis que les grandes structures tendent à sourcer de nouveaux profils.

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Conducteurs de travaux : des couteaux suisses

L’étude analyse l’évolution des besoins en compétences des entreprises et l’adéquation des formations suivies par les encadrants de chantier. Par rapport aux chefs de chantier, très opérationnels au quotidien, les conducteurs de travaux sont particulièrement attendus pour développer le chiffre d’affaires et réaliser des tâches administratives et de gestion, en plus de leurs missions plus traditionnelles d’organisation et du contrôle du chantier. Les entreprises espèrent également une montée en compétences dans les domaines réglementaires et juridiques, mais également sur le registre commercial, administratif et managérial. Ces « couteaux suisses » doivent être des meneurs d’hommes et de femmes. Pour les chefs de chantier, d’équipe et d’atelier, ce sont surtout les compétences techniques et leur progression qui sont souhaitées.

Développer les compétences en management et en numérique

Pour répondre aux forts enjeux de recrutement, l’Observatoire préconise de développer l’attractivité et la fidélisation et de faciliter l’accès à la formation initiale et continue. Mais, pour l’heure, l'offre de formation ne répond que partiellement aux attentes des entreprises, conclut l’étude. En particulier, l’enseignement en management est jugé insuffisant. Quant aux compétences liées au numérique et à l’intelligence artificielle, elles gagneraient à être développées. Des compétences stratégiques pour le développement des entreprises du BTP, qui feront l’objet de la prochaine étude de l’Observatoire, attendue début 2026.

10 % des entreprises du BTP utilisent l'IA

Selon les premières données de cette une enquête inédite menée par l’Observatoire des métiers du BTP, moins de 10 % des entreprises du BTP utilisent l'IA. L’étude montre les disparités entre les petites entreprises, encore en retrait, et les grandes entreprises dont 35 % expérimentent ou déploient déjà l’intelligence artificielle. L’IA est principalement utilisée dans les fonctions support pour la rédaction de documents, la conception assistée (plans, réseaux) ou l’aide à la décision. Les usages sur le terrain (contrôle qualité, logistique, maintenance prédictive ou sécurité) restent en revanche limités. Pour faire de l’IA un outil au service des métiers, l'Observatoire préconise de simplifier le discours sur les usages, d’accompagner l'expérimentation des entreprises, et de renforcer l'acculturation et la formation aux compétences numériques à tous les niveaux.

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