L’artisanat du bâtiment toujours « sous pression » malgré des signes de reprise
L’activité de l’artisanat du bâtiment recule de 3,5 % par rapport au 3e trimestre 2025, indique la Capeb lors de la présentation de sa note de conjoncture. Si quelques signes de redressement sont visibles, la Capeb s’alarme de la destruction de 40 000 emplois sur deux ans et des impacts sur l'apprentissage et l'attractivité des métiers.
Date : 06/11/2025
Fabienne Leroy

© OPPBTP
Au 3e trimestre 2025, les chiffres restent dans le rouge pour la Capeb qui évoque une « crise persistante pour l’artisanat du bâtiment », lors de la présentation de sa note de conjoncture. En volume, l’activité accuse à nouveau une baisse de 3,5 % par rapport au 3e trimestre 2024. Principal facteur de ce recu l: la chute de la construction neuve (- 6 %).
Quant aux travaux de rénovation, ils continuent de marquer le pas. En effet, l’entretien rénovation recule de - 1,5 % depuis quatre trimestres alors que les travaux de rénovation énergétique des logements stagnent également à - 1,5 %.
Tous les corps des métiers sont impactés par cette baisse d’activité, avec des intensités variables (lire l'encadré). Faute de visibilité pour les artisans, les soldes d’opinion sur les carnets de commande demeurent défavorables, malgré une première amélioration. En effet, avec 74 jours en moyenne - soit au même niveau que le premier trimestre 2024 -, la Capeb relève pour certaines entreprises une amélioration de leur situation.
Enfin, le solde d’opinion concernant les trésoreries marque une dégradation par rapport au trimestre précédent (- 15 points) alors que le solde d’option sur les marges reste négatif avec – 10 points.
Selon la Capeb, l’activité recule pour l’ensemble des corps de métiers, avec des intensités variables : la menuiserie serrurerie (- 4,5 %), la maçonnerie (- 4 %), l’électricité (- 3,5 %), l’aménagement-décoration-plâtrerie (- 3 %). Les entreprises de couverture-plomberie-chauffage s’en sortent mieux avec - 2,5 %.
Des signes de reprise mais des inquiétudes sur l’emploi
Certains signes de redressement sont néanmoins apparus, relève la Capeb. Notons par exemple, la reprise des ventes de logements anciens qui augmentent de 9 % sur un an (912 000 unités en juillet 2025) et qui sont susceptibles de déclencher des travaux d’amélioration. Autre signe timide de reprise : la lente remontée des autorisations et mises en chantier, à l’exception des régions Ile-de-France, Bourgogne Franche-Comté et la région Paca.
« La dégradation de la trésorerie des entreprises et de l’emploi (40 000 emplois détruits sur deux ans, cite la Capeb) nous inquiète toujours », souligne Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. En effet, au deuxième trimestre 2025, l’emploi recule dans les entreprises de moins de 20 salariés par rapport au deuxième trimestre 2024 (2,9 %, soit 24 083 emplois détruits).
« Or, une destruction d’emploi est toujours dramatique car il faudra retrouver les compétences et recréer une dynamique de production par la suite », reprend Jean-Christophe Repon, qui souligne un contexte inquiétant pour l’attractivité des métiers du BTP mais aussi pour les apprentis en formation (Ndlr : à noter la réduction des aides à l’embauche des apprentis). Une situation qui peut, selon la Capeb, également impacter et remettre en cause le modèle économique et social de la TPE que défend l'organisation professionnelle.
Face à l’inquiétude grandissante des artisans et à « leur énervement », la Capeb a lancé une large consultation auprès de ses adhérents. Les résultats attendus pour la mi-novembre devraient permettre de définir des lignes d’action et des propositions constructives pour l’année 2026 à venir.
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