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Tendances

Lab Innovation Santé & Prévention : des solutions identifiées à partir des besoins du terrain

La nouvelle édition des Rencontres Innovations Santé & Prévention a été l’occasion de dévoiler un dispositif repensé autour des attentes en santé-sécurité exprimées par des entreprises et des organismes de formation, avec la création d’une base de données à la clé.

Date : 02/11/2025

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Chloé Devis

Lab Innovation Santé & Prévention : des solutions identifiées à partir des besoins du terrain

© OPPBTP

La démarche menée depuis sept ans par l’Accélérateur Santé et Prévention d’Impulse Partners en partenariat avec le CCCA-BTP, la fondation Excellence SMA et l’OPPBTP pour favoriser les collaborations entre start-up et acteurs du BTP s’appuie désormais sur un travail préalable avec une « communauté d’éclaireurs ».

Dans ce but, un temps d’échanges organisé avec un premier collectif d’entreprises et d’organismes de formation en octobre dernier a permis de faire remonter des préoccupations réparties en quatre familles : santé mentale et bien-être, culture prévention et prise de conscience des risques, alerte sécurité sur le chantier/terrain, et assistance au compagnon. La deuxième étape a consisté à déterminer les solutions et pratiques les plus pertinentes dans ces catégories. Au nombre de 96, celles-ci ont ensuite été intégrées dans une base de données avec un système de filtres pour faciliter les recherches des structures utilisatrices.

La restitution organisée le 27 novembre a inauguré ce nouveau format en mettant à l’honneur huit des solutions retenues, proposées par des start-up membres de l’écosystème Impulse Partners.

Santé mentale : une préoccupation croissante et un fort besoin d’accompagnement

L’émergence des enjeux de santé mentale a été soulignée par les intervenants. Cette question touche notamment les jeunes, sensibles à une conjoncture difficile, et par ricochet les formateurs, en première ligne auprès d’eux, mais aussi les managers intermédiaires, pris entre les exigences du management et celles du terrain. Au-delà d’une libération salutaire de la parole, les attentes des entreprises et organismes concernent notamment la formation des encadrants, l’évaluation des besoins, le développement d’outils axés sur les activités physiques, le bien-être et le jeu, mais aussi la détection et la gestion des addictions.

  • inSleep Lab propose une application ciblée sur la fatigue et la somnolence. Cet outil permet de cartographier les risques associés à l’échelle de l’entreprise à partir de bilans individuels et collectifs, de former les chefs d’équipe et d’assister les salariés dans leur parcours de santé.
  • Goalmap est à la fois une start-up et un organisme de formation en SST et QVT. Pour faire face aux enjeux du stress et des incivilités, elle s’appuie sur des enquêtes et des entretiens en ligne ou en présentiel, des conférences, des modules de e-learning, des outils de communication asynchrones tels que des livrets pédagogiques et des affiches. Ses formations se déclinent dans des formats synthétiques adaptés aux contraintes logistiques et financières des entreprises.

Culture prévention : des canaux et des messages à adapter aux différents publics

La deuxième famille de besoins identifiée met en exergue le facteur humain dans la prévention, autour des risques du quotidien souvent sous-évalués, de la mise en place de rituels de prévention et de modes de formation adaptés à tous les publics, mais aussi d’outils de mesure d’impact des actions. Les intervenants ont également souligné l’importance de l’implication de tous les échelons de l’entreprise et des remontées d’information du terrain, le partage de pratiques « inspirantes » s’avérant aussi décisif que les outils pédagogiques innovants pour faire évoluer les comportements.

  • Beedeez a présenté sa plateforme de formation dédiée aux équipes de chantier, avec des fonctionnalités, scénarios et ressources pensés pour capter leur attention. Elle a ainsi mis au point un QR Code permettant aux compagnons de réviser les gestes métier avant de rentrer dans le chantier, ou encore des outils d’apprentissage collectifs, basés sur du coaching, des challenges, le partage d’informations sur le mode du réseau social…
  • Anemon mise sur un support unique et universel : le SMS. Ce levier d’action se fonde sur une étude scientifique qui constate que 90 % des apprentissages sont oubliés au bout de 20 jours, mais que des rappels SMS permettent d’augmenter de 50 % la mémorisation. La société décline ainsi sur messagerie téléphonique différents types d’offres : sur plateforme, pour la conception de parcours de formation en toute autonomie, sur étagère, avec des contenus prêts à être diffusés, et enfin des programmes sur mesure, de la conception à l’évaluation.
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Alertes sécurité : des technologies toujours plus réactives et fiables

La troisième famille regroupe les besoins déclarés en termes de détection des situations à risque sur le terrain. Parmi les sujets abordés figurent en premier lieu la réduction des collisions entre engins et piétons, mais aussi les alertes touchant aux interventions dans des zones difficiles d’accès, ou le suivi des sous-traitants. Sur le plan des solutions, l’utilisation de l’intelligence artificielle et la cartographie numérique côtoient le développement d’outils fonctionnant en toute autonomie.

  • Uby, spécialiste de la « constructech », a présenté sa plateforme dédiée à la SST, Uby Safe. Ce dispositif permet de localiser instantanément et de décompter les effectifs présents dans les différentes zones du chantier, avec une alerte en cas de dépassement du seuil de densité ou d’intrusion dangereuse.
  • CAD.42, acteur majeur de la détection des zones à risques avec une technologie utilisant l’IA facile à installer sur tous types de caméras, s’appuie sur un partenariat avec FastPoint. dont le boîtier SecuriSpot, indépendant du réseau télécom et du cloud, permet de générer des alertes immédiates et des rapports d’analyse sur des cas d’usages divers (non port d’EPI, intrusion dans une zone dangereuse…) avec un taux de fiabilité de 99,99 %.

Assistance au compagnon : des outils de mesure pour maîtriser les risques

TMS poussières, risque chimique, bruit… mais aussi fortes chaleurs, travail en hauteur ou espace confiné : la quatrième famille recouvre des problématiques « classiques », déjà ciblées par nombre de solutions éprouvées. L’enjeu est donc de les faire connaître davantage, mais aussi de pouvoir aider les préventeurs à évaluer correctement les risques pour faire les bons choix.

  • Moovency s’attache au risque biomécanique avec sa plateforme Kimea Cloud. Celle-ci permet d’analyser des captures vidéo des postures au travail selon différents objectifs : établir une cartographie générale des risques TMS dans l’entreprise pour prioriser les actions de prévention, visualiser et analyser en temps réel au moyen de la vision par ordinateur les zones de risque sur le corps, évaluer la manutention de charges, suivre l’évolution des risques au fil des actions menées.
  • uDust est un outil d'Uby pour mesurer le risque poussière et notamment la concentration en silice cristalline. Il combine un capteur portatif avec un compteur de particules, une méthode d’identification par algorithme brevetée et une plateforme en ligne permettant d’obtenir des données en temps réel.

À l’issue de l’événement, rendez-vous a été donné en mars 2026 pour un partage d'expériences au sein du collectif, avant une restitution, en juin, des solutions jugées les plus pertinentes, ouverte à l’ensemble de la filière.

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