Logement neuf : annonce d'une forte contraction de marché

    ©OPPBTP

    Depuis début 2022, le marché de la maison neuve en secteur diffus connaît « une chute brutale », avec des ventes qui s’écroulent de 26,8 % en glissement annuel sur les huit premiers mois de 2022, relève le Pôle Habitat de la FFB.

    Notons que l’année 2021 (139 000 ventes) avait enregistré un fort rebond, après l’exercice 2020 marqué par la crise Covid. Ceci explique également les mauvais résultats de l’année 2022, avec une prévision de recul de -23 % pour le secteur diffus.

    En effet, le Pôle Habitat, présidé par Grégory Monod, table désormais sur des mises en vente inférieures à 100 000 unités à fin 2022 (102 000 ventes prévues), contre 125 900 ventes réalisées en moyenne depuis 2007.

    Hausses des coûts de construction avec la RE2020

    La crise économique (inflation, hausse des prix des matériaux et des crédits immobiliers…) et les surcoûts engendrés par l’application de la RE2020 (en moyenne +7 % sur les prix de construction, selon une enquête de Pôle Habitat menée auprès d’un panel de constructeurs) expliquent cette situation.

    L’objectif de Zéro artificialisation nette (loi Climat et résilience votée en août 2021), qui vise à ralentir le rythme de l’urbanisation, impacte également l’activité des constructeurs.

    Par ailleurs, outre l’impact sur les Français, le président de la FFB, Olivier Salleron, a souligné la menace pour de nombreuses entreprises du bâtiment, alors que 30 % d’entre elles seraient déjà en danger, conjoncture actuelle oblige.

    Maisons individuelles : recul des ventes dans toutes les régions

    Le recul des ventes concerne l’ensemble des régions à l’exception de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (-13,5 %) et l’Ile-de-France (-19,2 %), moins impactées. Ainsi, dans le détail, cinq régions enregistrent un recul des ventes proche de 30 % : Bourgogne-Franche-Comté (-32,8 %), Hauts-de-France (-30,4 %), Occitanie (-29,7 %), Nouvelle Aquitaine (-29,3 %) et Normandie (-29,1 %).

    Cinq autres régions se situent autour de la moyenne nationale (-26,8 %) : Centre-Val de Loire (-27,8 %), Grand Est (-27,3 %), Pays de la Loire (-27,3 %), Bretagne (-26,1 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (-23,1 %).

    L’habitat individuel groupé ne se porte guère mieux avec des ventes aux particuliers en recul de 17,3 % en glissement annuel sur le premier semestre, analyse l’organisation professionnelle.

    Le logement collectif en repli

    Quant au logement collectif, il résiste mieux, sans parvenir à sortir d’une période «de long hiver» regrette le Pôle Habitat. Sur la même période, à savoir les huit premiers mois de l’année, les réservations par les particuliers se replient de 9 % et les ventes aux institutionnels de 33,4 %, tandis que les mises en vente y reculent de 9,8 %.

    Globalement, ce sont donc 385 000 logements qui ont été commencés sur douze mois, à fin août, à comparer aux 437 000 logements construits en 2017 sur la même période. Une véritable crise pourrait donc se profiler d’autant que la construction de logements sociaux reste à la peine, malgré les fortes ambitions affichées par le gouvernement (95 000 agréments délivrés en 2021).

    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies. Ceux-ci nous permettent de connaitre votre profil preventeur et d’ainsi vous proposer du contenu personnalisé à vos activités, votre métier et votre entreprise. En savoir plus