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Fortes chaleurs : la ministre du Travail rappelle l'importance de la prévention lors d'une visite de chantier

En visite sur un chantier de rénovation de toiture à Paris, ce mercredi 2 juillet, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a tenu à rappeler l'importance de la prévention pour éviter les risques auxquels sont exposés les travailleurs travaillant en extérieur pendant les épisodes de la canicule.

Date : 02/07/2025

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Isabelle Condou

Fortes chaleurs : la ministre du Travail rappelle l'importance de la prévention lors d'une visite de chantier

© OPPBTP

Il faisait déjà très chaud ce mercredi 2 juillet à l'arrivée de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur le chantier de rénovation de couverture d'un immeuble haussmannien de l'avenue des Champs-Élysées à Paris. Invitée à visiter ce chantier urbain mené par l'entreprise UTB, la ministre en a profité pour rappeler l'importance de prévention lors des épisodes de fortes chaleurs tels que la France en connaît actuellement.

« lI est absolument nécessaire que les entreprises soient mobilisées et que les salariés soient sensibilisés aux symptômes des malaises liés à la chaleur », a expliqué la ministre. Cette dernière a également rappelé que l'Inspection du Travail est mobilisée pour réaliser des contrôles sur chantiers (plus de 1 500 liés aux épisodes de forte chaleur en 2024 et déjà 269 cette année). « Cependant, il s'agit avant tout de faire de la pédagogie auprès des entreprises », a-t-elle souligné.

La ministre a également annoncé une concertation avec les préfectures et les mairies afin de pouvoir obtenir plus de souplesse sur les horaires des travaux pour les entreprises, et ainsi leur permettre d'adapter les horaires de travail aux conditions climatiques. « La prévention des salariés sur chantier doit primer sur la tranquillité des riverains », a ainsi affirmé Astrid Panosyan-Bouvet.

Sur le chantier visité par Astrid Panosyan-Bouvet, l'entreprise UTB a mis en place des mesures de prévention pour adapter l'activité à la période d'intenses chaleurs actuelle. Les horaires ont ainsi été décalés, les compagnons commencent à 7 heures pour terminer vers midi. Des bouteilles d'eau et des réfrigérateurs sont mis à leur disposition. Ces derniers travaillent par ailleurs sous un échafaudage parapluie, qui les protège des rayons UV (et des intempéries en période hivernale). « C'est un choix qui a un coût mais qui offre un meilleur confort de travail pour nos salariés », a témoigné Julien Soccard, directeur d'activité d'UTB.

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Un décret et de nouvelles obligations pour les employeurs

Cette visite aura aussi été l'occasion pour la ministre du travail de rappeler l'entrée en vigueur depuis le 1er juillet d'un décret qui crée un nouveau chapitre au sein du Code du travail, dédié à la « Prévention des risques liés aux épisodes de chaleur intense ». « Grâce à cette nouvelle réglementation, nous sommes passés d'une logique d'incitation à une logique d'obligation puisque les entreprises doivent désormais évaluer ce risque au même titre que les autres risques auxquels sont exposés leurs salariés », a-t-elle précisé.

Interrogée sur le fait que le décret ne fixe pas de température maximale à partir de laquelle les salariés peuvent être soustraits de leur activité, la ministre a expliqué qu'il s'agissait avant tout d'un « ressenti » de chacun. « En fonction du lieu où l'on se trouve, de l'environnement, du taux d'humidité, le ressenti de chacun peut être très différent face à la chaleur, a-t-elle noté. Si nous avions fixé une température maximale, cela aurait renvoyé un mauvais signal et donné, en quelque sorte, un 'permis' aux entreprises pour faire ce qu'elles voulaient en dessous de ce seuil. Ce n'est pas la voie qui a été choisie. » La ministre a toutefois rappelé que les obligations des employeurs étaient soumises aux niveaux d'alerte (jaune, orange et rouge) de Météo France « qui sont, pour le coup, des indicateurs objectivés. »

Les quatre niveaux de vigilance
  • « vigilance verte » correspondant à la veille saisonnière sans vigilance particulière ;
  • « vigilance jaune » correspondant à un pic de chaleur : exposition de courte durée (1 ou 2 jours) à une chaleur intense présentant un risque pour la santé humaine, pour les populations fragiles ou surexposées, notamment du fait de leurs conditions de travail ou de leur activité physique. Il peut aussi correspondre à un épisode persistant de chaleur : températures élevées durablement (indices bio-météorologiques (IBM) proches ou en dessous des seuils départementaux) ;
  • « vigilance orange » correspondant à une période de canicule : période de chaleur intense et durable pour laquelle les indices bio-météorologiques atteignent ou dépassent les seuils départementaux, et qui est susceptible de constituer un risque sanitaire pour l'ensemble de la population exposée, en prenant également en compte d'éventuels facteurs aggravants (humidité, pollution, précocité de la chaleur, etc.) ;
  • « vigilance rouge » correspondant à une période de canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique qui présente un fort impact sanitaire pour l'ensemble de la population ou qui pourrait entraîner l'apparition d'effets collatéraux, notamment en termes de continuité d'activité
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Des outils pour aider les entreprises du BTP à faire face aux fortes chaleurs

Invitée, après la visite du chantier, à se rendre au siège voisin de la FNTP, la ministre a pu rencontrer Alain Grizaud, le président de la Fédération. Ce dernier a profité de l'occasion pour mettre en avant les outils mis à disposition des entreprises de travaux publics pour faire face aux épisodes de canicule, et notamment l'outil de retroplanning. Ce dernier, qui est promu auprès des entreprises dès le mois d'octobre, leur permet d'anticiper le risque en amont de la période estivale. « Les mesures à mettre en place sur les chantiers, telles que la mise à disposition d'eau par exemple, nécessitent une importante logistique. Il est donc primordial pour les entreprises de pouvoir anticiper ces mesures très en amont des périodes à risques », a expliqué Alain Grizaud.

Enfin, la ministre du Travail a tenu à souligner le travail de l'OPPBTP pour accompagner les entreprises dans leur prévention des risques liés aux épisodes de fortes chaleurs, et plus généralement dans la promotion de la sécurité auprès des professionnels du BTP. « Nous menons d'ailleurs actuellement avec l'organisme une réflexion liée aux appels d'offres qui permettrait de ne plus pénaliser les entreprises qui investissent dans la sécurité. Il faut sortir le sujet de la santé et de la sécurité au travail de la question du prix », a ainsi martelé Astrid Panosyan-Bouvet.

Un guide pour protéger les travailleurs du BTP face aux fortes chaleurs

Les chantiers du BTP sont en première ligne face au changement climatique. Ces épisodes, désormais fréquents dès le mois de mai, impactent la santé des compagnons : déshydratation, fatigue, malaises, voire coup de chaleur. Ces risques menacent aussi la productivité et la sécurité des équipes.

Le guide « Fortes chaleurs et effets caniculaires sur les chantiers », actualisé en juin 2025, propose une méthode complète d’évaluation des risques et d’organisation du travail adaptée à ces nouvelles conditions climatiques. Cet ouvrage concerne tous les acteurs du BTP, de l’entreprise au maître d’ouvrage.

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