Assurer une protection efficace de la trémie d’escalier en maison individuelle
Les trémies d’escalier des maisons individuelles en cours de construction constituent un réel danger pour tous les corps d'état. Vous devez tenir compte des risques de chute liés aux déplacements entre les différents niveaux, aux travaux réalisés autour de la trémie, aux travaux réalisés au-dessus de la trémie… Chaque chantier nécessite de mettre en place un dispositif de protection adapté aux conditions particulières de la trémie à protéger (forme, position des murs, des cloisons…). Ce dispositif doit faire l'objet d'une coordination entre maître d'ouvrage, maître d’œuvre et coordonnateur SPS, et les autres entreprises.
Date de mise à jour : 2 sept. 2020
Principales opérations concernées par le risque de chute dans la trémie
Ces principales opérations sont :
- l’accès au niveau supérieur ou inférieur : d’où l’intérêt de mettre en place, le plus tôt possible, l’escalier définitif ou bien un escalier provisoire, en tenant compte des contraintes techniques et d’organisation du chantier ;
- les travaux autour de la trémie : approvisionnements, maçonnerie, cloisons, plâtrerie, électricité, revêtements de sol, pose des garde-corps définitifs, habillages divers, etc. La protection, pour ne pas gêner, doit souvent être enlevée pour exécuter ces tâches ;
- les travaux au-dessus de la trémie : maçonnerie, charpente, couverture, isolation, faux-plafonds, électricité, peinture, etc. Ces travaux s’effectuent en surplombant la trémie, d’où la nécessité d’utiliser des dispositifs complémentaires.
Il n'existe pas de solution de protection universelle car les paramètres sont trop nombreux :
- forme et disposition de la trémie ;
- disposition des murs, des cloisons et des garde-corps définitifs ;
- type de plancher haut : en béton à dalle pleine, à poutrelles et entrevous, à prédalle ou dalle alvéolée, en bois, etc. ;
- type d’escalier : en béton coulé en place ou préfabriqué, en bois, etc.
Moyens d’accès
La mise en place au plus tôt de l’escalier définitif ou d’un escalier provisoire dans la trémie constitue une solution idéale permettant des déplacements verticaux dans des conditions ergonomiques correctes.
L’escalier en béton (coulé en place ou préfabriqué) peut être installé avant l’intervention du lot charpente-couverture.
L’escalier en bois ne peut être posé qu’après la mise hors d’eau du bâtiment. Dans l’attente de la pose de l’escalier bois définitif, un escalier provisoire métallique ou bois peut être mis en place.
Protection lors de circulation et travaux autour de la trémie
Cette protection provisoire doit :
- protéger tous les corps d’état ;
- être mise en place dès la pose ou le décoffrage du plancher ;
- ne pas gêner les travaux des différents corps d’état ;
- permettre l’approvisionnement des matériaux ;
- permettre un accès aisé au personnel ;
- assurer la continuité de la protection lors de son remplacement par un autre dispositif (provisoire ou définitif).
Éléments de solution
Différents fabricants de matériel proposent des solutions qui présentent chacune des avantages et des inconvénients. Leur mise en place ne doit pas exposer le personnel au risque de chute dans la trémie.
- Les garde-corps constitués de montants et de lisses
Au type « pince-dalles » ou « fourreaux noyés dans le dessus de la dalle », et afin de ne pas gêner les travaux ultérieurs à l’aplomb du bord de la trémie (pose de cloison, revêtements de sol, etc.), préférer un support de potelet fixé sur un ancrage à vis noyé dans la rive de dalle lors du bétonnage.
Il est conseillé d’utiliser un système de garde-corps ayant fait l’objet d’essais, comme le préconise la norme NF EN 13374+A1 de décembre 2018.
- Les planchers à trappes (si possible à fermeture automatique qui recouvrent la totalité de la surface de la trémie)
L’accès du personnel est prévu au moyen d’une échelle positionnée à l’intérieur d’une réservation créée dans la trappe.
Une autre trappe (largeur d’environ 20 cm, longueur variable) est prévue pour l’approvisionnement des matériaux de grandes dimensions et notamment les plaques de plâtre.
On distingue trois sortes d’équipements :
- Les équipements manufacturés. Ils présentent des caractéristiques techniques précises (longueur, largeur, poids, charge admissible, etc.) et ont été soumis à des essais qui en garantissent les performances.
- Les équipements à « supports manufacturés ». Les supports manufacturés proposés sont des sabots et des cavaliers simples ou doubles en acier galvanisé. Les sabots s’ancrent dans la rive de dalle et supportent des bastaings (largeur 65 mm) qui constituent l’ossature primaire du dispositif. L’entraxe maximal entre sabots est de 1 m. Les cavaliers simples et doubles se posent sur les bastaings de l’ossature primaire et supportent d’autres bastaings qui constituent l’ossature secondaire du dispositif. L’entraxe maximal entre cavaliers est de 1 m. Ce dispositif est complété par un panneau de contreplaqué d’épaisseur minimale 15 mm avec trappes d’accès et d’approvisionnement montées sur charnières.
- Les équipements « maison ». Ces équipements, réalisés localement par les entreprises, peuvent être constitués de poutrelles longitudinales en bois ou de berceaux métalliques sur lesquels vient s’appuyer un plancher à trappe. La résistance de ces planchers dépend de la nature et des caractéristiques dimensionnelles des matériaux employés (longueur, épaisseur, section, etc.) et peuvent être très variables d’un dispositif à l’autre. Une résistance de 150 à 200 kg/m², correspondant aux classes 2 et 3 des planchers d’échafaudages, est nécessaire. Ces planchers ne doivent pas servir au stockage des matériaux de l’étage, ni de surface d’appui de pieds d’échafaudage ou d’étais, mais uniquement à la circulation du personnel.
Protection lors de circulation et travaux
Ce sont essentiellement des opérations de charpente, couverture, faux-plafonds, isolation, électricité, peinture. Lors de ces travaux, la chute dans la trémie n’est possible que si sa protection est réalisée au moyen de garde-corps périphériques.
Dans ce cas, les travaux en hauteur à l’intérieur de l’habitation sont à réaliser exclusivement à partir de plates-formes de travail correctement stabilisées et empêchant la chute de l’opérateur par-dessus les garde-corps périphériques de la trémie.
Les travaux à l’extérieur de l’habitation (charpente, couverture, étanchéité) sont à réaliser après la mise en place préalable d’un dispositif de recueil souple ancré à la charpente et recouvrant, à l’aplomb de la trémie, une surface supérieure à la surface de cette dernière.
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Consultez sur le même thème :
Réglementation liée aux trémies
Travaux temporaires en hauteur réalisés à partir d'un plan de travail
Les travaux temporaires en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail conçu, installé ou équipé de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs (article R4323-58 du Code du travail).
Afin de prévenir les risques de chute, les travaux en hauteur à partir d'un plan de travail imposent la mise en place de mesures de protections collectives, soit par des garde-corps intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d'une résistance appropriée, soit par tout autre moyen assurant une sécurité équivalente (article R4323-59 du Code du travail).
Les garde-corps doivent être placés à une hauteur comprise entre un 1m et 1,10 m et comporter au moins :
a) une plinthe de butée de 10 à 15 cm, en fonction de la hauteur retenue pour les garde-corps ;
b) une main courante ;
c) une lisse intermédiaire à mi-hauteur.
Lorsque ces dispositifs ne peuvent pas être mis en place, des dispositifs de recueil souples sont alors installés et positionnés de manière à permettre d'éviter une chute de plus de trois mètres (article R4323-60 du Code du travail).
Enfin, lorsque aucune de ces mesures de protection collective n'est possible, la protection individuelle des travailleurs est assurée au moyen d'un système d'arrêt de chute respectant les conditions de l'article R4323-61 du Code du travail.
Conditions générales de travail, d'accès et de circulation en hauteur
Le Code du travail impose des obligations pour l'accès et la circulation en hauteur aux articles R4323-65 à R4323-68.
Toutes mesures doivent notamment être prises pour éviter que l'exécution d'un travail particulier conduise à l'enlèvement temporaire de dispositifs de protection collective pour éviter les chutes. Si cet enlèvement est nécessaire, le travail ne peut être entrepris et réalisé sans l'adoption préalable de mesures de sécurité compensatoires efficaces.
Après l'interruption ou la fin de ce travail particulier, des dispositifs de protection collective sont mis en place pour éviter les chutes, assurant un niveau de sécurité équivalent.
Bâtiment et génie civil - Chutes de personnes
Pour les opérations de bâtiment et de génie civil, des mesures de sécurité spécifiques liées aux chutes de personnes édictées par le Code du travail aux articles R4534-3 à R4534-6 sont également à respecter.
Il est notamment imposé que les ouvertures, telles que celles qui sont prévues pour le passage des ascenseurs, ou telles que les trémies de cheminées ou les trappes, pouvant exister dans les planchers d'une construction ainsi que dans les planchers des échafaudages, passerelles ou toutes autres installations, sont clôturés ou obturés :
1° Soit par un garde-corps placé à une hauteur de 90 cm et une plinthe d'une hauteur minimale de 15 cm ;
2° Soit par un plancher provisoire jointif convenablement fixé ;
3° Soit par tout autre dispositif équivalent.